C’est un endroit encombré et très sale… Il y a des ânes qui braient au milieu de tas d’ordures éparpillées un peu partout et écrasées par les pieds et les roues des carrioles poussées à la main ou tirées par les bêtes. Tel est le cadre où évolue une large catégorie de travailleurs marocains qui vivent du tri et du ramassage des déchets en plastique et en carton amassés dans les rues et ruelles des quartiers.
Le mineur sexagénaire, Ibrahim Weld Wissat, se rappelle encore quand il se tenait devant la mine de "Tazadit" située sur la montagne minérale. Il a passé plus de quarante ans à travailler à la Société nationale des industries minières (SNIM). Durant ces années, Weld Wissat a défendu son emploi et sa famille.
Il est cinq heures du matin. Il fait un froid de canard dans les rues sont désertes d’Il Mouzzer. Mais, ces travailleurs sont contraints de se lever très tôt et attendre des heures durant à la place centrale de la ville, dans l’espoir de trouver un « travail » qui commence à l’aube et se termine au coucher du soleil... C’est leur gagne-pain !
Corps minces, petites tailles et des joues rouges de honte, tels sont les profils de ces enfants qui vendent de petites choses à longueur de journées, et parfois même tard la nuit. La vie les a obligés de quitter les bancs de l’école et les a contraints à vendre tout et n’importe quoi, des chewing-gums aux mouchoirs au niveau des feux de circulation. Ils sont même exploités dans des boutiques où les actes d’esclavagisme les plus atroces sont commis à leur encontre, y compris vendre leurs corps. Et si quelques pareils scandales éclatent de temps à autre, la majorité est passée sous silence tant le sujet est tabou.